Piratage informatique de députés : Lahbib a convoqué le chargé d’affaires chinois


« Les membres du Parlement doivent pouvoir travailler librement », a expliqué ce jeudi la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib. « C’est le fondement de notre démocratie. Suite aux récents rapports d’intimidation et de piratage visant des membres du Parlement belge, le chargé d’affaires chinois sera convoqué. » Pourquoi pas l’ambassadeur ? « Parce qu’il a été affecté à un autre poste et que son successeur n’est pas encore arrivé », explique-t-on au cabinet de la ministre.
Cette réaction officielle suit la révélation par nos confrères du Vif, du fait que la présidente de la commission des relations extérieures de la Chambre, Els Van Hoof (CD&V), a été victime d’APT 31, un groupe de pirates informatiques chinois. On savait déjà que ces mêmes hackers avaient ciblé un autre député belge, Samuel Cogolati (Ecolo). Ces deux députés belges sont par ailleurs co-présidents de l’IPAC (Alliance inter-parlementaire sur la Chine), considérée comme hostile par les autorités chinoises. Et un troisième député, Georges Dallemagne (Les Engagés, lui aussi membre de l’IPAC) vient d’avoir confirmation du fait qu’il a également été attaqué par APT 31. « Nous détenons la preuve que le gouvernement belge était au courant de cyberattaques chinoises contre des parlementaires depuis 2022 », estime Cogolati. « C’est une excellente chose qu’enfin il réagisse officiellement. Il n’y a cependant pas d’enquête judiciaire lancée à ce propos ni d’attribution officielle à la Chine, comme cela avait été le cas après les cyberattaques qui avaient visé le SPF intérieur et la Défense. Et aucune sanction n’a été prise ».
En juillet 2022, l’ambassadeur de Chine avait en effet été convoqué aux Affaires étrangères belges, après que le gouvernement a, dans une déclaration publique, attribué les attaques contre l’Intérieur et la Défense à ces cyber acteurs chinois.
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